Les liens du coeur sont-ils pour tous?

Un texte sur la St-Valentin par Stéphanie Perreault




« Universel, salvateur, l’amour exalte la fusion entre le coeur, le corps et l’esprit.

La courbe poétique épouse, avec une musicalité sensuelle, la sinuosité des émotions pour offrir à ceux qui s’aiment des reflets de leur quête.

De la douleur de l’absence, au bonheur subtil, en passant par la passion […]»

Voici comment Liliane Fauriac, une amie et collègue écrivaine chez Encre Rouge, exprime l’amour dans un de ses recueils de poésie intitulé «Love Attitude».

Oui, l’amour est universel : peu importe la langue que nous parlons, le pays où nous habitons, nul n’est immunisé contre le doux sentiment. Si nous suivons le schéma, il n’y a pas non plus d’âge pour s’aimer. On m’a demandé d’écrire cette courte chronique en tenant compte du troisième âge. J’ai donc fait des recherches et j’ai lu que certains aspects chez chacun des amoureux doivent être réunis pour qu’amour et vieillesse fassent bon ménage : des aspects personnels comme une bonne estime de soi et de son corps, certes, mais aussi l’attitude positive de l’entourage, qu’il s’agisse de la famille ou des professionnels qui côtoient et aident les personnes âgées. Cela permet aux amoureux de vivre sereinement une relation épanouie, sans complexe ni tabou.

Considérons ces critères rencontrés, si vous le voulez bien, et entrons dans le vif du sujet, celui qui est la vedette en ce mois glacial, celui qui nous réchauffe le cœur : le sentiment amoureux. Vous avez sans doute remarqué que je cite différents auteurs dans mes chroniques afin de vous faire découvrir d’autres plumes que la mienne. Je ferai ici place à deux hommes aux vécus amoureux très différents. 

Christian Bobin me fait soupirer ces derniers temps. Je le lis, je le relis… Je ne m’en lasse. Je déguste ses mots et j’échange avec un autre auteur sur ces lectures qui atteignent à la fois la femme et l’écrivaine en moi. Dans «Louise Amour», il écrit:

«Il n’y avait plus personne au monde. Il n’y avait plus qu’elle seule. Le monde entier venait de s’effacer comme un mot mal orthographié au tableau […] Elle était le mal le plus grave qui puisse m’arriver, en même temps que le seul remède à ce mal.»

L’amour fait du bien, l’amour fait mal, et pourtant, on tient à le vivre et on tient à le lire encore et encore! C’est d’ailleurs un sujet sur lequel on ne cesse d’écrire. Pourquoi l’état amoureux est-il une si grande source d’inspiration pour les écrivains? Nous racontons ce que tous vivent, ce que tous ressentent, à un degré ou à un autre. Que l’amour soit passionnel ou plus raisonnable, ou qu’il se présente sous les traits d’une chère amitié – comme celle d’Anne pour Diana, telle qu’écrite par Lucy Maud Montgomery dans sa série Anne aux pignons verts – le cœur qui bat pour un autre est un cœur qui murmure des sourires et des baisers alors qu’il voudrait crier sur tous les toits comme il bat. Nous avons tous connu ce cœur. Albert Camus, un écrivain algérien qui a vécu une longue relation passionnelle et amoureuse avec une jeune actrice, Maria Casares, a écrit :

«Il n’y a que l’amour qui nous rende à nous-mêmes.»

Une telle pureté, une telle vulnérabilité, et que d’humilité, dans ces paroles!

Ces façons d’écrire l’amour sont celles des autres. L’auteure que vous lisez a partagé elle aussi sur cette émotion qui a le pouvoir de nous faire chavirer. Intemporelle, elle a fait s’évanouir bien des femmes dans des salons. Les jeunes filles en rêvaient dès leur sortie dans le monde, ce que l’on appelait leur première saison. Mon personnage, Jane de la Mortière, que vous pourrez bientôt rencontrer dans «Rumeurs dans les Highlands», est l’une de ces âmes exaltées :

«Elle ne venait au jardin que pour être seule et satisfaire les humeurs romantiques qu’elle se plaisait à nourrir plutôt qu’à étouffer. Le jardin semblait presque hanté à cette heure où le soleil paraissait prisonnier d’une cage de verre ne permettant qu’à ses rayons de se diffuser sur le brouillard traînant dans la lande, jusqu’à ce que, soudainement, il jaillisse pour prendre sa place dans l’azur du ciel. 

Cette humeur de la nature était ce qu’elle recherchait : l’enveloppement, l’étreinte, l’anonymat, et l’explication pour les gouttelettes qui s’attardaient toujours sur son visage lorsqu’elle rentrait. 

– Quelques gouttes de nuages, sans doute…

Désemparée, ayant peine à suivre ces émotions qui la renversaient, elle s’était inventé un chagrin pour mieux vivre ses états d’âme. Les plus tragiques histoires étaient celles d’un amour perdu et celle qu’elle s’inventait devait être la plus déchirante, la plus dramatique.

Elle comprenait à quel point l’amour pouvait rendre fou. L’amour est folie de jeunesse…»

Il est possible que vous viviez votre plus grande passion. Il est aussi possible que vous ayez choisi de ne plus vouloir vivre l’amour. Comme j’ai reçu des confidences sur le sujet, je comprends tout à fait. Alors, je vous invite à plonger dans vos souvenirs et à y revivre les battements de votre coeur amoureux… Et puis, l’amour, vous pouvez toujours le lire!

Mon roman Rumeurs dans les Highlands, une publication Encre Rouge, est disponible chez tous les libraires grâce au réseau de distribution Hachette Livre. Vous pouvez aussi en faire l’achat en version numérique sur toutes les plateformes les plus populaires.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.