Les filles de Wakefield

Carole-Anne

Couverture d’ouvrage : Les filles de Wakefield
Éditions :Paperback - 2ème édition: 24,00 $
ISBN : ISBN 9782377891962
Taille : 133,00 x 203,00 mm
Pages : 164

À la fin du XIXe siècle, le village de Wakefield, au Québec, dort paisiblement sous son manteau de neige. Bravant le vent et le froid, un nouvel arrivant, Jean Landry, vient s’installer. On le fuit et sa terre est en ruines ; il ne comprend rien à ce qui lui arrive. Une nuit, son sort vient à changer alors qu’il se porte au secours de sa voisine, la Providence, mère de Carole-Anne et d’Esther. Rebaptisé Sainte-Croix, il se trace un chemin dans le cœur des Providence, particulièrement dans celui de la jolie et avenante Carole-Anne. Alors que chacun croit avoir trouvé en lui un ami, un fils, un frère, un fiancé, Sainte-Croix doit retourner pour une dernière saison dans les bois. Or, son retour se fait de plus en plus tardif et les filles de Wakefield doivent combler l’attente… Leur reviendra-t-il ?

Extrait :

Lorsqu’il arriva à l’orée d’un grand bois de bou­leaux, d’érables et d’épinettes, Jean entendit, grâce au vent qui soufflait dans la bonne direc­tion, la cloche d’une église tinter et comprit qu’il ne devait plus être très loin.

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Malgré qu’on l’eut prévenu que c’était folie d’en­treprendre un tel voyage en cette saison, c’é­tait de bon cœur qu’il s’était mis en route. Ni la neige, qui avait inutilement travaillé à remettre une couche de blanc sur un horizon déjà imma­culé, ni le vent qui avait dispensé un froid intense n’avaient réussi à le décourager d’avancer. Et c’était pitié lorsque, à cause des chevaux, il de­vait se contraindre à faire étape, car si cela n’eut tenu qu’à lui, il ne se serait arrêté seulement qu’une fois gagné d’épuisement.

Il était un de ces êtres volontaires et puis­sants, comme l’on en rencontre souvent dans notre contrée, qu’aucun danger ni aucune diffi­culté ne pouvaient arrêter sitôt qu’il avait dessein en tête.

Les grandes neiges étaient déjà tombées depuis longtemps et, malgré que la route fût d’appa­rence encore praticable, Jean savait qu’il devait faire bien attention, car il avait souvent engagé son chariot dans des neiges moins tapées et il avait eu grand mal à l’en dégager.

Depuis des heures, il suivait la rive occiden­tale de la rivière Gatineau et il y avait, venues des chemins environnants, toutes sortes de traces qui se mêlaient et qui convergeaient. Des sillons profonds laissés par de lourds chariots de charge; des moins marqués qui avaient à peine réussi à tasser un peu la neige, carrioles de promenade ou lisses de traîneaux qui avaient simplement ca­ressé la fraîche poudrerie.

Conscient des possibles pièges que la neige pouvait receler, Jean tentait au mieux de mettre ses roues dans les traces laissées par ceux qui l’avaient précédé et qui, obligeamment, lui indi­quaient le chemin à suivre. C’était bienvenu, car, par endroit, la neige avait construit d’étranges et d’incompréhensibles monticules qui, lorsque la lumière du jour commençait à décliner, le fai­saient parfois douter qu’il fût encore sur la route.

Au fur et à mesure qu’il avançait, la lumière de l’astre couchant faisait briller la blancheur alentour en d’éphémères éclats diamantés qui, sitôt qu’il avait dépassé l’endroit, disparaissaient. La température à cette heure était moins basse que celle du matin, mais tout de même encore bien froide.

Jean descendait vers le sud sur la route venant de Maniwaki quand une courbe dans le chemin lui fit faire face à l’ouest et au soleil. Ses beaux rayons se mirent à lui darder le visage, lui ré­chauf­fant d’un coup le corps et l’âme. Il voyait dans cet augure un genre de bienvenue que vou­laient lui adresser les lieux. Il se disait « Quoi de mieux pour accueillir un nouvel arrivant ? » Dès qu’il eut passé le grand tournant que faisait la route, il aperçut les premières maisons, puis, à la suite, le petit clocher de l’église qui fièrement s’efforçait de dominer tous les autres bâtiments, malgré qu’il ait été situé un peu en contrebas.

Si bien que presque rendu à destination, Jean se questionnait encore quant au chemin à suivre, c’était d’abord parce que c’était la première fois qu’il venait au village, mais aussi parce qu’il avait acheté ses chevaux depuis peu et ne les connaissait pas trop. Pressé, il n’avait pas été très regardant sur leur vaillance et il avait fini par penser qu’il avait certainement payé son attelage plus qu’il ne valait. Les pauvres bêtes, outre de n’être plus très jeunes, avaient le pied peu sûr et ils les avaient vues souvent hésitantes et précau­tionneuses lorsque le parcours s’était montré un peu difficile. Sans doute n’avaient-elles guère l’habitude de progresser en terre inconnue.

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Critiques :Denis Gratton, du quotidien Le Droit, au sujet del'auteure, a écrit:

Stéphanie Perreault écrit bien. Elle écrit merveilleusement bien.

Marie-Eve duSablon, du téléjournal à Radio-Canada, au sujet dela série, a écrit:

Je tiens à dire que j'ai lu les deux tomes Les filles de Wakefield et que j'ai beaucoup aimé, je n'ai pas pu m'arrêter de lire de toute la journée.

Céline Boisjoly, des Mille et une pages de LM, au sujet desa lecture, a écrit:

Je viens de terminer ce petit roman empreint de douceur et écrit avec une grande délicatesse. Stéphanie Perreault décrit très bien le travail que les hommes, au 19e siècle, abattaient pour survivre. L’entraide était primordiale pour tous ceux qui voulaient survivre l’hiver. Avec un langage très québécois, j’ai lu le livre d’un bout à l’autre sans m’arrêter. Stéphanie Perreault a réussi à me faire passer un très bon moment de lecture tout en me faisant voyager dans le passé ! Je vais attendre la suite avec impatience !

Serial Lectrice au sujet del'écriture de l'auteure a écrit:

Stéphanie Perreault sait capturer avec justesse tout un art de vivre. Elle ne se contente pas de vous décrire des lieux, des personnages de fiction à qui il arrive les aléas ordinaires d’une vie de famille. Elle raconte des atmosphères, des émotions, des traditions. Les dialogues restituent l’accent québécois et ses expressions qui ne manquent pas de charme pour la Française que je suis, si bien qu’en lisant, on se surprend à entendre les personnages parler.


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